TEMOIGNAGES

Je m'appelle Maël, j'ai 22 ans et je suis né avec une aplasie congénitale de la main gauche. En d'autres termes, je n'ai pas de doigts et donc je ne peux pas saisir d'objets dans cette main. Ça n'a que rarement été la source d'une gêne profonde, mais au contraire cela a souvent développer ma débrouillardise et mon ingéniosité. Cependant, certaines activités m'ont purement été contre-indiquées par l'avis du plus grand nombre.

Têtu comme je suis, il m'en fallait plus pour me dissuader de les réaliser. Mes premières balades à moto remontent à mes 8 ans. Quelques sorties sur la selle passager de la vieille Honda de mon père. Rien de régulier, mais rien que de voir la moto dans le garage, suffisait à nourrir mes rêves d'évasion. D'autant plus qu'un an après mes premières balades, mon père se cassa la jambe gauche sur un accident à l'arrêt. La moto restera sans passager, jusqu'à sa vente l'année dernière.

Il y a environ trois ans, un ami de mon frère est passé avec sa moto à la maison et m'a proposé une balade. J'ai évidemment sauté sur l'occasion. Il ne manquait que cette balade pour me convaincre qu'il fallait que je passe mon permis moto. Mais comment ? 

En discutant avec ce motard, j'ai découvert l'existence des motos à boîte automatique. Notamment les modèles DCT de chez Honda. J'avais désormais l'espoir qu'un jour le pilotage d'une moto me serait possible.

Les mois et années passent sans que cette idée ne m'échappe, mais sans jamais avancer dans la réalisation de ce projet. 

Arrive alors le mois de février 2022. Je suis en stage à Marmande, en Aquitaine. Une région que je ne connais pas étant originaire de l'Indre. Je découvre la région et ses belles routes de campagne à deux pas des vignes bordelaises. Je suis alors très pris entre mon stage, mes examens finaux et mon mémoire à rédiger. Mais mon esprit ne peut s'empêcher de voir ces routes qui ne demandent qu'à être domptées. 

C'est alors que je vois ce trou dans mon emploi du temps déjà bien saturé. Un créneau entre 18H30 et 19H30 chaque jour de la semaine. 

Démarrent alors mes recherches sur mes options pour passer ce permis moto. Je tombe rapidement sur l'association HMS qui va me permettre de rentrer en contact avec Marc Bruin, notre secrétaire.

Très vite, j'ai compris que j'étais entre de bonnes mains. Il a su comprendre mes objectifs et les rendre d'autant plus ambitieux. J'avais en effet en tête de passer le permis sur une boîte automatique mais il m'a convaincu que passer un permis boîte manuelle, se révélerait bien plus intéressant, autant sur le plaisir de conduite, que sur la variété de moto que je serai amené à conduire par la suite. Il éclaircira également la partie administrative qui m'attendait et qui sans lui, serait restée bien floue. Aussitôt l'appel terminé, je prenais rendez-vous avec un médecin agréé et je me mettais en recherche d'une moto-école qui m'accueillerait.

Je pensais que ce ne serait qu'une formalité, avant de recevoir une quinzaine de refus de la part des moto-écoles. Je repense alors à cette liste des motos-écoles ayant déjà collaborées avec HMS par le passé. Par chance, il y en a une à 25 minutes de Marmande : L'auto-école Masselin à La Réole. Je pense surtout à Éric, qui a tout de suite accepté le défi que je lui proposais de relever, en acceptant de me former. Il avait déjà formé des motards avec des handicaps aux membres inférieurs, mais un handicap de la main sera une première pour lui. 

Me manquait plus que la moto. Par chance, la CB500 handicap main gauche de chez HMS venait juste de se libérer. Il ne restait plus qu'à lui faire traverser la France. Une fois la boule d'attelage montée sur ma fidèle Clio 3, je démarrais réellement cette aventure. 

En 10 jours, je passais le code et 10 jours plus tard commençait mon premier cours. 1h30 de découverte que je trouvais très encourageante pour la suite de ma formation, à ce détail près que le moniteur constata une fuite sur le radiateur. Un changement de pièce et 10 jours d'attente plus tard, début avril, j'attaquais le plateau.