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Luc (75) : Régul. moto solo
2011, toutes les artères de ma jambe droite se bouchent. Après un mois à essayer de sauver mon pied, il faut se rendre à l’évidence, c’est l’amputation ou la gangrène.
On coupe au milieu du tibia. Début de rééducation.
Au bout de 2 mois, on découvre qu’un staphylocoque s’est installé.
On recoupe 4 cm. C’est le fond du trou !...
Je reprends la rééducation à l’Hôpital militaire Percy. Côté qualité des soins, c’est le top. Mais en plus, c’est plein de militaires blessés en Afghanistan, qui n’ont pas l’intention de se faire emmerder à cause d’un bras ou d’une jambe en moins… Et qui ne sont pas non plus du style à souffrir que d’autres se laissent emmerder pour les mêmes raisons.
Je sors de l’hôpital sur mes deux pieds (un en chair, un en titane et acier) et j’entame les démarches pour régulariser mon permis. La sentence tombe : c’est OK mais avec restriction ; voiture automatique, avec accélérateur à gauche seulement.
Quand mes copains militaires d’infortune entendent ça, c’est le tollé : « tu ne vas pas te laisser faire, c’est un scandale, tu dois faire appel, on peut tous très bien conduire une voiture normale avec une prothèse ! ».
Je fais appel. Ça se passe plutôt bien ; la commission médicale d’appel du permis de conduire est bien plus compréhensive que la commission de première instance et je récupère le permis B sans restriction. En revanche elle me suspend le permis A : « attendez de voir comment ça se passe avec la voiture, on verra après ». Je n’insiste pas et je me dis que je pourrai toujours essayer un scooter 3 roues avec le permis B.
Je contacte Marc Bruin, qui m’engage vivement à continuer le combat pour récupérer le permis A ; il a la même pugnacité que mes copains militaires de Percy ! Mais en fait, j’ai d’autres chats à fouetter. Il faut maintenant me consacrer aux démarches pour récupérer mes licences de vol. Je suis pilote de ligne et à j’ai dû reprendre un boulot au sol ; c’est maintenant là, qu’est ma plus grande frustration.
Donc je me m’achète un Peugeot Métropolis 3 roues 400 cm3 tout beau tout neuf et je lance les démarches pour mon aptitude médicale au vol et mes licences. Ça dure 3 ans, mais je finis par reprendre les vols.
Puis les années passent. Alors que je viens d’arrêter les vols (en raison de mon âge avancé !), que le Métropolis affiche plus de 60 000 km, et que je commence à réfléchir à ce que je vais faire pour le remplacer, l’annonce dans le bulletin HMS de la parution de l’arrêté de 2022 commence à me motiver ; je vais régulariser mon permis A et me racheter une vraie moto !
Je recontacte Marc et c’est parti. Je fais ma visite médicale chez un médecin agréé de mon quartier, qui statue sur un code 44.03 (frein arrière au guidon), je m’inscris au CER Bobillot à Paris. Je passe à Bures-sur-Yvette pour aider Marc à charger la moto sur sa remorque et l’amener à Bobillot… Trois séances d’entrainement avec Guillaume (3 heures de plateau et 6 heures de conduite) pour me sentir très à l’aise. Et c’est l’examen au BER de Rungis ; Cela consiste en un petit tour de 15 mn (dont 10 d’embouteillages !) autour du centre et c’est bon !
Le permis arrive un mois plus tard en recommandé. Sans mauvais jeu de mot, c’est le pied !
La moto est presque achetée… Elle est en cours d’adaptation.
Je ne terminerai pas ces lignes sans un grand merci adressé à tous ceux qui m’ont accompagné dans cette aventure… Guillaume et toute l’équipe de Bobillot, toute l’association HMS et, bien sûr, Marc en particulier, pour son aide tout au long de ma réflexion et de mes démarches. Il faut le dire; son engagement et sa disponibilité forcent l’admiration.
… Et je profite de l’occasion pour passer un petit message à tous les titulaires d’un code 44.03. Si vous avez besoin d’un chauffeur pour acheminer une moto adaptée quelque part pour régulariser votre permis, n’hésitez pas à me contacter !
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